L’acheteur de demain face au digital 

Nul n’est sans savoir que le marché est en pleine évolution digitale. L’automatisation des processus et l’aide numérique à la décision vont-elles marquer la disparition physique de tout un
métier ?

Si le pas vers la science-fiction fait fantasmer les plus rêveurs, la réalité est bien plus complexe pour les acheteurs.

acheteur fretly

L’importance de l’acheteur en entreprise 

Avant de comprendre les enjeux de cette évolution, il est nécessaire de commencer par présenter le profil de l’acheteur, tel qu’il existe aujourd’hui. Selon une étude du CNA, la profession est majoritairement féminine (53%). Nombreux aussi sont les acheteurs à être diplômés (pour 67% des sondés). 

importance d'un acheteur

Par ailleurs, le métier a progressivement gagné en visibilité.  Dans 47% des cas, le service achats est directement rattaché à la direction générale (DG) des entreprises. Dans 56% des cas, il est rattaché au comité de direction (Codir) ou bien au comité exécutif (Comex). 

Les achats sont déterminants dans le fonctionnement stratégique d’une entreprise. Le budget achat d’une entreprise représente en effet entre 5% et 10% de son CA. Le secteur évolue avec son temps, il intègre progressivement des nouveaux concepts économiques et se complexifie jour après jour avec l’insertion de nouvelles normes juridiques et environnementales.

Côté compétences, il paraît essentiel qu’un acheteur possède des compétences en droit, ne serait-ce qu’il connaisse les lois concernant la sous-traitance et le RGPD. L’acheteur doit en effet garantir les risques liés aux achats, s’assurer de la qualité des produits et des services, mais aussi contractualiser l’engagement avec les fournisseurs.  Il va s’en dire que les qualités en communication et en négociation sont au cœur du métier. 

Malgré tout, une évolution en particulier touche depuis quelques années le secteur des achats : les nouvelles technologies. 54% des sondés estiment que la digitalisation des achats deviendra le nouveau paradigme pour les décennies à venir. Dès lors, comment faire face à l’automatisation des tâches lorsque de plus en plus de systèmes fonctionnent selon des algorithmes ? 

Nouvelles technologies : menaces ou opportunités 

De nos jours, de nombreux processus sont déjà automatisés grâce à l’intelligence artificielle. Que ce soit par les solutions “source to contract”, ou encore par l’analyse prédictive et le traitement automatique du langage naturel (NPL), le secteur n’a pas fini d’être durablement transformé. 

Les exigences sont de plus en plus nombreuses pour un métier qui cherche constamment à se simplifier : Qualité des achats, optimisation du coût total d’acquisition, coordination des accords dans tous les sites des entreprises, voici autant de buts que l’acheteur cherche à atteindre, et que les nouvelles technologies pourraient bientôt accomplir entièrement. 

Il est à prévoir que dans plusieurs années, le savoir-faire tout comme le savoir-être puissent être remplacés par la machine. Les études de marché, la collecte et l’analyse des données, ou bien encore l’utilisation des outils pourraient alors être effectuées sans le besoin de l’intelligence humaine. 

Pourtant, le métier requiert et requerra toujours des qualités personnelles et comportementales qui ne peuvent pas être assimilées par la technologie. 

checklist kpi achat

Un acheteur profondément humain 

Réfléchir à un véritable plan de déploiement, identifier des solutions pour les problèmes rencontrés, déterminer les prestataires les mieux adaptés, analyser les coûts de chaque étape de processus, optimiser les livraisons… La performance achat ne s’improvise pas, elle nécessite des compétences qui ne se digitalisent pas. 

Un rapport coécrit par Procurious et le cabinet Michael Page met en exergue plusieurs qualités que l’acheteur de demain devra maîtriser d’ici 10 ans : 

TOP 5 DES QUALITÉS À POSSÉDER 

acheteurs métier compétences et qualités
Top 5 qualités d’un acheteur

À remarquer les tendances actuelles, l’acheteur adoptera une attitude proactive dans ses achats. En effet, aujourd’hui, déjà 57% des acheteurs entament le processus d’achat sans avoir au préalable discuté avec l’entreprise avec laquelle ils souhaitent faire appel. 

Le secteur des achats est aussi intimement lié à la gestion des risques : le bénéfice d’une entreprise dépend beaucoup des décisions prises par les acheteurs. L’acheteur de demain laissera donc son rôle de négociateur intransigeant au placard pour devenir un véritable médiateur, conscient que plusieurs intérêts sont en jeu. Ainsi, l’acheteur d’aujourd’hui, mais surtout l’acheteur de demain, sera constamment amené à jouer les intermédiaires de confiance au sein de son organisme afin d’atteindre ses objectifs. 

Dès lors, les services achats sont bien plus complexes qu’un programme informatique. Nombreuses sont les fonctions qui ne pourront pas être entièrement effectuées par la machine. L’humain est capable d’un raisonnement émotionnel qu’un algorithme ne pourra jamais appréhender. Alors au lieu de considérer les nouvelles technologies comme d’inévitables remplaçants, il vaudrait mieux les reconnaître comme des collaborateurs qui simplifieront le quotidien des acheteurs dans leurs décisions. 

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