Avec le temps, acheter de manière responsable est devenu de plus en plus important dans les entreprises, quelle que soit leur taille. Les achats responsables (aussi appelés achats durables) font directement référence aux notions d’éthique, de transparence et de solidarité dans le cadre des stratégies et des réglementations liées à la RSE (responsabilité sociale et économique) des entreprises.
Pour être plus précis, et selon une définition de l’Observatoire des Achats Responsables, l’achat responsable est “tout achat intégrant dans un esprit d’équilibre, entre parties prenantes, des exigences, spécifications et critères en faveur de la protection et de la mise en valeur de l’environnement, du progrès social et du développement économique. L’acheteur recherche l’efficacité, l’amélioration de la qualité des prestations et l’optimisation des coûts globaux au sein d’une chaîne de valeur et en mesure l’impact.
Ainsi, les achats responsables englobent trois critères que l’on peut citer :
- Le critère environnemental : dans la fonction achat, les entreprises doivent veiller à réduire leurs déchets et leurs émissions de gaz à effet de serre et ainsi préserver les ressources naturelles.
- Le critère économique : les achats doivent être calculés selon la qualité de la prestation et des produits mais aussi en fonction des coûts et des délais.
- Le critère social : en référence à l’éthique sociale, les achats responsables s’inscrivent dans le respect des droits de l’homme (discrimination, travail des enfants) et des conditions de travail décentes (sécurité, rémunération…)
Le poids de la fonction achats en entreprise
En moyenne, les achats représentent près de 50% du CA d’une entreprise. De par leur poids et par leurs relations directes avec les fournisseurs, ils se révèlent être un axe essentiel de l’amélioration de la performance d’une entreprise. L’entreprise peut alors faire le choix d’intégrer les achats responsables dans sa politique achats, ou bien de les pérenniser dans une stratégie structurelle de RSE.
Aujourd’hui, 44% des acheteurs en grandes entreprises ont pris conscience qu’acheter de façon plus responsable pouvait aussi largement contribuer à améliorer leur performance extra-financière.
La tendance vers des achats plus responsables est à la hausse. En 2020, près de 35% des PME s’étaient lancés dans les achats responsables depuis moins de 2 ans. 57% considèrent d’ailleurs cet axe comme une priorité dans leur stratégie globale.
L’augmentation endémique des normes réglementaires et culturelles
Si les entreprises adoptent de plus en plus ce modèle d’achat depuis quelques années, c’est aussi en raison du poids des règles normatives qui pèsent sur elles.
A l’international comme en France, les règles normatives se font progressivement de plus en plus impératives. Par exemple, depuis 1977, une loi fédérale américaine punit la corruption d’agents publics à l’étranger (US Foreign Corrupt Practises Act) et la France impose un devoir de vigilance aux entreprises multinationales et donneuses d’ordre.
Dernièrement, la norme ISO 26000 relative à la responsabilité des organisations a précipité un peu plus le tournant vers les achats responsables.
En France, la norme X50-135-1 déploie des recommandations aux acheteurs qui désirent davantage maîtriser leurs coûts, mais aussi prévoir les risques sociaux, environnementaux et économiques.
En 2019, et selon un rapport publié par EcoVadis, 81 % des entreprises interrogées estimaient que la proportion d’achats responsables avait augmenté de façon exponentielle ces 4 dernières années, en réponse aux nouvelles obligations réglementaires.
Sans parler des lois qui fleurissent peu à peu partout dans le monde, les consommateurs finaux sont progressivement devenus juges de leur consommation. Dans un contexte de préoccupations des intérêts sociaux et environnementaux, ils deviennent de plus en plus vigilants à la traçabilité des produits et des services.
L’image d’une entreprise se doit d’être impeccable afin d’éviter à tout prix le coup fatal qu’apporterait une mauvaise réputation. Les exemples ne manquent pas : bafouement des droits de l’homme, déversement de déchets dans la nature et c’est toute la chaîne de l’entreprise qui est mise à mal. Les consommateurs sont aujourd’hui prêts à acheter de façon plus responsable. En contrepartie, ils attendent de la transparence.
Des achats (responsables) qui riment avec atouts
Si les entreprises sont poussées à adopter une stratégie d’achats plus responsable, sachez que ce n’est pas uniquement en raison des évolutions sociales et législatives. Pour 60% des grandes entreprises, les achats responsables servent principalement à lutter contre la corruption (puisqu’ils permettent une meilleure transparence et traçabilité). Pour 56% des PME, acheter de façon responsable leur permettrait de garder une maîtrise durable sur leurs coûts.
Dans le rapport publié par EcoVadis en 2019, les entreprises sondées avaient mis en exergue les bénéfices attendus d’un processus d’achats responsable :
Atouts économiques : réduction des coûts, augmentation du chiffre d’affaire
Atouts extra-financiers : vecteur d’innovation et de différenciation, amélioration de la note extra-financière et l’acquisition et la rétention des talents, meilleure gestion des risques